Deux siècles de gouvernance
Texte et recherches: Marc Hindrijckx en Christian Nekkebroeck
De Becker Urbaan,Fernand Vanhemelryck (1982), Geschiedenis van Sint-Genesius-Rode naar Constant Theys, Gemeentebestuur van Sint-Genesius-Rode
Sous le régime français, les Bourgmestres étaient encore des Maires (en flamand « meiers » dérivé de « maire » en français) et le Conseil Communal s’appelait Conseil Municipal.
Les premières années qui suivirent l'indépendance de la Belgique n'ont pas été faciles, et ce n'est qu'après une décennie que tout a commencé à rentrer dans l'ordre : les bourgmestres et échevins formaient le collège et les conseillers aidaient à défendre les intérêts de la commune.
Entre-temps, le drapeau belge avait déjà été élaboré par Edouard Ducpétiaux et Lucien Jottrand, tous deux avocats et rédacteurs de journaux, et cousu par Marie Abts-Ermens, couturière dans un magasin de tissus situé sur le Marché aux Herbes à Bruxelles. Les couleurs avaient été choisies en fonction des armoiries du duché de Brabant, un lion d'or (jaune), le fond noir et les griffes et la langue rouge. À l'origine, le modèle horizontal était utilisé, mais la Belgique a finalement opté pour le modèle vertical.
Ce « nouveau » drapeau flottait sur la façade du café situé à l'angle de la rue de l’Eglise et de la place du village (aujourd'hui Pizzeria), où se sont tenus les premiers conseils communaux.
Place du village, café où le premier conseil communal a eu lieu.
La famille Van Keerberghen a pu acquérir un statut important à Rhode et dans les environs en tant que locataire/propriétaire de plusieurs grandes fermes. La ferme de Jans était à l'origine une auberge « Het Bourgons Cruys » (lien) surplombant le cimetière de l'église, qui se trouvait alors encore à côté de l'église. Cette propriété a été achetée par François Van Keerberghen en 1796. Son fils et futur bourgmestre Jan Baptist hérita de la ferme en 1811 et continua à y vivre avec sa femme et ses neuf enfants. Jan Baptist était métayer, aubergiste, marchand de bois et négociant en charbon. Avec ses six chevaux et sa charrette, il allait chercher du charbon à Charleroi. Il y avait environ 10 tonnes par charrette ! La liste électorale de 1825 montre également que Jan Baptist était un homme riche. Il faisait partie de « l'élite » qui avait le droit de vote à l'époque. Avant la construction de la maison communale (1834), les conseils communaux siégeaient dans son auberge située à l'angle de la rue de l'église et de la place du village.
Dans cette lettre datee du 15 septembre 1856 et adressee aux bourgmestre et echevins, le roi Léopold I remercie la population pour les marques d'affection et de confiance dont il a été l'objet l'occasion du 25e anniversaire de son accession au trone.
Document: Karine Dieltiens
Bruxelles, le 15 septembre 1856
Messieurs les Bourgmestre et Echevins de la commune de Rhode-Saint-Genèse
Aux fêtes nationales célébrées dans la Capitale du Royaume, comme aux fêtes données dans les Chefs-lieux des Provinces, partout j'ai accueilli avec émotion la manifestation spontanée de ces sentiments si nobles et si excellents auxquels la Belgique m'avait habitué, mais auxquels la circonstance du vingt-cinquième anniversaire de l'inauguration de mon règne a imprimé un caractère particulier de solennité et de grandeur.
J'aurais voulu me rendre jusque dans les plus humbles Communes pour m'y voir entouré de ces fidèles populations qui ne constituent pas la partie la moins importante du Pays, au bonheur duquel j'ai consacré toute une vie de sollicitude et de dévouement.
Je suis heureux de pouvoir par l'organe des administrations communales, faire parvenir au Peuple Belge tout entier l'expression vraie de la reconnaissance dont mon cœur est pénétré à la vue de tant d'affection et de tant de confiance.
Léopold
Première maison communale, (photo: collection communale)
L'Echo du Parlement du 4 janvier 1882
Elections annulées pour cause d'informations manquantes sur l'affiche.
Pierre François était l'exploitant de la ferme Lansrode. Il était marié à Cornelia Winderickx (descendante de la célèbre famille à Dworp) et était le père de huit enfants. Sa sœur était Sabina, fondatrice de l'Institut OLV. À l'époque, il y avait deux groupes politiques à Rhode : les gras et les maigres. Les gras représentaient les riches, y compris les fermiers. Les maigres représentaient les gens du peuple. Les maigres étaient aussi appelés les « van der kielen » (blouses bleues) parce que la plupart d'entre eux portaient des blouses bleues.
Depuis la naissance de la Belgique jusqu'à la fin du 19e siècle environ, seul un groupe limité de la population avait le droit de vote : les propriétaires terriens, le curé, les riches. A Rhode, il y avait en moyenne une cinquantaine d'électeurs à l'époque. A partir de 1893, tous les Belges de sexe masculin âgés de plus de 25 ans ont été autorisés à voter, sous certaines conditions, il est vrai. Pour la commune de Rhode, il y avait alors environ 1.000 électeurs.
Après la Première Guerre mondiale, le suffrage universel est introduit : 1 voix pour chaque citoyen de plus de 21 ans.
Jan Baptist Van Rossum (catholique) est adjoint au Bourgmestre le 12/8/1913 et Bourgmestre le 18/11/1918. Selon l'histoire de Rhode, il est Bourgmestre le 9/8/1914.
Après 100 ans d'existence, la Maison Communale est déclarée vétuste. Les services sont provisoirement installés dans la maison du concierge de l'école Wauterbos.
En 1932, on entame les travaux de démolition de l'ancienne Maison Communale. Une nouvelle Maison Communale sera construite au même endroit. Les architectes sont Henri Jacobs (1864-1935) et son fils Henri (Aimé) Jacobs (1896-1964). Ils étaient des architectes de la période de l'art nouveau, également connus pour les nombreuses écoles qu'ils ont conçues, dont « het Blokske » au Wauterbos. Lorsque la première pierre a été posée le lundi du Marché annuel 1937 par le bourgmestre Leo Carlier, l'architecte Jacobs sr était déjà décédé, mais son fils était présent. Dans la nouvelle Maison Communale, un espace est prévu pour les services de police et un « cachot ».
Deuxième maison communale (photo: collection communale)
C'est un grand honneur et un agréable devoir, au nom des habitants, d'accueillir les représentants de Son Excellence le Ministre des Travaux Publics et de l'Emploi Ministre des Travaux Publics et de l'Emploi, M. Sabbe, fonctionnaire au Service de la Relance Economique, et M. Van de Velde, conseiller artistique auprès de ce même Service, et de leur exprimer notre gratitude pour le soutien généreux que cet organisme a apporté à notre Commune en finançant notre nouvelle maison communale. Je souhaite également avec respect la bienvenue au représentant de Son Excellence Monsieur le Gouverneur du Brabant, Monsieur Van Hall, maître d'ouvrage, qui a toujours mis ses connaissances architecturales et techniques au service de la collectivité pour nous éclairer et nous aider.
Nous saluons également la présence parmi nous du maître d'ouvrage, M. Henri Jacobs, dont nous devons les plans savants à ses connaissances approfondies et à sa solide formation. Nous lui exprimons notre reconnaissance pour le soin qu'il a apporté à l'accomplissement de sa tâche. Enfin, nous vous souhaitons à Vous, chers concitoyens, une chaleureuse bienvenue, pour votre présence à cette cérémonie.
Nous avons soutenu que cet événement, c'est-à-dire la pose de la première pierre de la maison communale, avec un certain faste, serait entouré et susciterait l'attention de notre population, car cette cérémonie marque le début de l'édification du bâtiment qui sera un jour le point central de notre de notre vie civil, le lien entre notre peuple et les instances gouvernementales les plus élevées, le symbole de nos devoirs sociaux et de nos libertés.
Pour nos habitants actuels et pour les générations à venir, ce bâtiment sera un témoin de notre histoire de tous les événements particuliers qui surviendront sur le chemin de leur vie. Les graves, les tristes, les heureux qui jalonnent la vie de chacun y seront consignés et perpétués. Ces pierres porteront les traces des innombrables citoyens de Rhode qui, dans un avenir lointain, s'adresseront à l'administration communale, le cœur rempli des états d'âme les plus divers. Imaginons un instant les heureux pères venant déclarer leur nouveau-né; un peu plus tard, une mariée heureuse avec son époux, fier et rougissant, après s'être juré une fidélité éternelle... Hélas, nous verrons aussi des larmes dans les yeux de
de certains visiteurs, ceux qui ont perdu un être cher...
Cet édifice sera l'image de l'unité de la Commune, parce qu'il portera en lui, le souvenir de chaque amour et chaque souffrance. C'est aussi la raison pour laquelle nous avons demandé à des mains innocente d'enfants, provenant de différents quartiers de la Commune, de poser les premières briques.
Que cette construction commune d'une même maison soit le symbole de l'effort uni dans l'avenir de ceux qui portent sur leurs épaules le devoir de gouverner et de faire progresser notre Commune.
Pendant les années de guerre 1942 à 1944 : Jan Baptiste Fellemans (VNV).
En 1942, la Maison Communale est achevée et mise en service, mais sans célébrations, on était en pleine guerre.
1944-1946 : après la libération de la Belgique, Georges Straete (libéral) redevient bourgmestre.
A partir de 1949, les femmes obtiennent également le droit de vote (pour les élections communales, les femmes avaient déjà le droit de vote depuis 1920).
Le 29 janvier 1961, le bourgmestre De Coster allume le flambeau de l'amitié qui sera porté jusqu'en Sicile. Le groupe folklorique Tist et Triene part pour la Sicile afin de représenter la Flandre à l'Agregento du Festival des Amandiers en fleurs.
On constate qu'une majorité de bourgmestres étaient catholiques, la plupart des agriculteurs, trois libéraux, deux femmes et un seul socialiste...