Texte rédigé par : Alain Swaelens - traduction Pierre-Yves Bouvy
Petit film : Eddy Vannerom
Brève histoire de l'ancienne fabrique de papier de Rhode-Saint-Genèse.
Cette fabrique de papier se trouvait sur le site actuel de Novarode.
L’histoire des moulins à papier à Rhode-Saint-Genèse commence probablement au cours des 15-16ème siècles.
On retrouve des écrits de 1562 dans lesquels est mentionné le moulin de "Termeulen" (bâptisé ensuite “moulin de Meùrs“ à la fin du XVIIIe siècle avec l'arrivée de la famille de Meùrs), mais il remonte probablement à plusieurs décennies plus tôt. A Rhode, il y a avait plusieurs moulins à eau et papier le long du Molenbeek, par exemple à l’étang Geevaert près de la gare, au niveau du site actuel Novarode, à Tenbroek (actuellement le site Winderickx)...
Source : prentkaartenverzameling Belfius Bank, Académie Royale de Belgique
Société Anonyme Belge de Phototypie
Source : Pierre Depessemier
La “fabrique de de Meùrs” sur le site de Novarode a été industrialisée à proprement parler à partir de 1790. A partir de 1838, la première machine à vapeur a été introduite. Le vieux moulin à eau a continué à tourner avec à partir de ce moment des lignes de production industrielles et artisanales coexistantes. Différentes machines à vapeur ont été ajoutées dans les décennies qui ont suivi. La firme a continué à grandir avec les premiers bâtiments qui sont représentés sur les cartes postales et photos (voir ce site web). Ce matériel photographique date toutefois de 1912, après que le Molenbeek ait été canalisé en conduit souterrain en 1902.
A partir du milieu du XIXe siècle, la fabrique a reçu le monopole pour la livraison de papier à billets de banque pour la Belgique jusqu'en 1921, avec l'arrêt de la production manuelle : telle était la notoriété de l'entreprise !
Source : Pierre Depessemier
En 1933, la firme est devenue "S.A. Papeteries du Pont de Warche à Malmédy”.
A partir de 1954, la papeterie ne s’est pas contentée de fabriquer du papier pour les imprimeries : elle s’est étendue à du papier de luxe, entre autres le papier Kromekote, que certains plus anciens ont certainement encore connu. A cette période, le taux d’occupation du personnel est monté jusqu’à environ 450 ouvriers et employés.
Source : Eddy Vannerom
Source : Pierre Depessemier
Avec l’expansion de la fabrique et de la production, le Molenbeek ne pouvait plus délivrer suffisamment d’eau pour continuer à fabriquer le papier et en 1964, l’ensemble de l’activité a été convertie en transformation et finition du papier.
Dans la fabrique de papier de Huizingen, on a toutefois continué à fabriquer du papier au départ des matières premières jusqu’en 1981.
Différentes fabriques de papier et firmes ont été fusionnées sous le nom “d’Intermills” à partir de 1965; ce groupe comptait dans les meilleures années, environ 3000 travailleurs répartis sur les 6 sites (Rode, Huizingen, Andenne, Malmédy, La Hulpe et Saint-Servais).
A partir du début des années ’70, le groupe a connu des problèmes financiers sévères, accentués par la crise du pétrole en 1973 et 1974.
En 1979, la fabrique de Rode (avec à l’époque encore 300 personnes) s’est séparée du groupe et en 1981, la fabrique de Huizingen a été fermée. Intermills Rode a été rebaptisée Novarode en 1980.
Fin 1990, Novarode a dû fermer définitivement ses portes.
Au début des année 2000, l’ensemble du site a été démoli et le site Novarode (tel que nous le connaissons aujourd’hui) a été établi.
Par Eddy Vannerom - 2020